Jésus-Christ ou rien – 35

Jésus-Christ ou rien – XXXV

Bernard Bro

Qui pourra nous ouvrir à nos frères, si ce n’est Dieu Lui-même et Dieu seul? Depuis la Croix, nous savons que c’est le mystère de Dieu de s’intéresser à l’homme. La conversion à l’amour commence par un geste très modeste: reconnaître que nous ne sommes pas de niveau, que nous ne pouvons pas, par notre force, nous mettre à portée de l’amour véritable, que nous sommes incapables d’aimer. Il ne s’agit pas de faire mieux. Il s’agit de commencer, et pour cela d’avouer que, tout en croyant suivre l’Amour, nous l’avions jusque-là renié, parce que nous ne voulions pas en être infirmes, en être blessés.

Quand nous douterons de pouvoir aimer Dieu, quand nous serons las de nous savoir loin de toute force pour aimer nos frères, quand nous craindrons de trahir ou de pleurer, souvenons-nous que là où l’horreur a abondé, l’amour a surabondé. Entendons-le, ce Magnificat. Le Christ ne cesse de nous redire à tous ce que saint Pierre a compris dans le secret de la nuit de la Passion, et ce qui se donne à entendre dans la nuit de toutes les passions: Veux-tu? Veux-tu abandonner tout désir de pouvoir? Veux-tu t’avancer les mains vides? Veux-tu entrer dans la blessure de l’Amour miséricordieux?

C’est Lui, le Christ, et Lui seul qui, à jamais, élève les humbles et rassasie les affamés.

Bernard Bro, Jésus-Christ ou rien / extraits (Cerf, 1977)

image: Pericle Fazzini, La Résurrection – Salle d’audience Paul VI, Vatican (bestglitz.com)

Print Friendly, PDF & Email

Auteur/autrice

Partager sur:

Dernières publications

Les signes de Jésus – IX

Les signes de Jésus – IX mis à jour – 2015 A leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment

Print Friendly, PDF & Email