Chemins de traverse – 412 / Dante Alighieri

Dante Alighieri

O lumière éternelle qui seule en toi résides, seule te penses, et par toi entendue et t’entendant, ris à toi-même, et t’aimes! Ce cercle ainsi conçu qui semblait en toi lumière réfléchie, longuement contemplé par mes yeux à l’intérieur de soi, de sa même couleur, me sembla peint de notre image; si bien que mon regard était tout en elle.

Tel est le géomètre attaché tout entier à mesurer le cercle, et qui ne peut trouver en pensant, le principe qui manque, tel j’étais moi-même à cette vue nouvelle: je voulais voir comment se joint l’image au cercle, comment elle s’y noue; mais pour ce vol mon aile était trop faible; sinon qu’alors mon esprit fut frappé par un éclair qui vint à son désir.

Ici la haute fantaisie perdit sa puissance; mais déjà il tournait mon désir et vouloir tout comme roue également poussée, l’amour qui meut le soleil et les autres étoiles. 

Dante, La Divine Comédie / Le paradis, extrait (coll. GF/Flammarion, 2010)

image: Sandro Botticelli, La Divine Comédie / Le paradis (worldofdante.org)

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