Morceaux choisis – 998 / Ignace de Loyola

Ignace de Loyola

Lorsque l’âme se retrouve sans consolation, notre antique ennemi accumule toutes les difficultés possibles pour nous détourner de la route où nous avons commencé de marcher. Il nous vexe violemment et ne cesse de jeter en nous de la tristesse, sans que nous sachions pourquoi. Nous n’éprouvons plus la moindre dévotion à prier, à contempler; plus la moindre saveur et le moindre goût intérieur à parler ou entendre parler des choses de Dieu notre Seigneur. Et même plus, s’il nous trouve affaiblis, abattus par ces pensées funestes, il nous met en tête que nous sommes totalement oubliés de Dieu notre Seigneur, et nous en arrivons à nous dire que nous sommes complètement séparés de notre Seigneur; tout ce que nous avons fait, tout ce que nous voudrions faire ne vaut rien.

Il s’efforce ainsi de nous faire perdre totalement confiance. Il nous faut donc bien voir d’où proviennent cette crainte et cette faiblesse si grandes; nous considérons trop alors nos misères et nous déprimons sous ces pensées trompeuses. C’est pourquoi celui qui livre le combat doit prendre garde. Est-ce la consolation? Nous nous abaisserons, nous nous humilierons en songeant que l’épreuve de la tentation ne va pas tarder. Est-ce la tentation, l’obscurité, la tristesse qui viennent? Nous irons contre elles sans en ressentir de peine, en attendant patiemment la consolation du Seigneur qui dissipera au dehors tous ces troubles et toutes ces ténèbres extérieures.

Ignace de Loyola, Lettre à Thérèse Rejadell / extrait – 18 juin 1536, dans: Ignace de Loyola, Ecrits (coll. Christus/Desclée de Brouwer, 1991)

image: Saint Ignace de Loyola (https://www.lepoint.fr)

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