Morceaux choisis – 97 / Augustin d’Hippone

Augustin d’Hippone 

En marchant par la foi, faisons le bien, et pour faire le bien, ayons envers Dieu une affection gratuite et envers le prochain une affection bienfaisante. Nous n’avons rien à donner à Dieu, mais nous pouvons donner au prochain, et nous mériterons, en lui donnant, de posséder Celui qui est l’abondance même. Que chacun donc donne ce qu’il a; que chacun verse dans le sein de l’indigent ce qu’il a de superflu. L’un a de l’argent; qu’il nourrisse le pauvre, donne des vêtements à qui n’en a pas, bâtisse une église, fasse enfin avec son argent tout le bien qu’il peut faire. Un autre a de la prudence; qu’il dirige son prochain et dissipe, à la lumière de la piété, les ombres du doute. Un autre encore est instruit; qu’il puise dans les trésors du Seigneur, qu’il distribue de quoi vivre à ses collègues dans le service de Dieu; qu’il affermisse les fidèles, ramène les égarés, cherche ceux qui sont perdus et fasse enfin tout ce qu’il peut. Les pauvres mêmes peuvent se donner l’un à l’autre. Que celui-ci prête ses pieds au boiteux, que celui-là serve de guide à l’aveugle; que l’un visite les malades et que l’autre ensevelisse les morts. Ces services sont à la portée de tous, et il serait fort difficile de rencontrer quelqu’un qui n’eût rien à donner.

Saint Augustin, Sermon XCI – La sainteté nécessaire, dans: Sermons sur l’Ecriture (coll. Bouquins/Laffont, 2014)

image: Juste de Gand et Berruguete Pedro, Saint Augustin (fr.muzeo.com)

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