Morceaux choisis – 140 / Raïssa Maritain

Raïssa Maritain

On se sent la toute petite chose que l’on est
Que l’on se savait être
Maintenant on le sait dans l’esprit
Et dans l’âme et dans le corps
On vit ce vide avec une joie simple
Il y a une lumière dans ce vide
Elle vient d’ailleurs
Elle ne désigne rien que ce vide
Et cet ailleurs
On est sans défense mais aussi sans crainte
C’est le repos de ce qui est sans défense
Et qui ne veut plus rien défendre en soi
Pas même sa vie – peut-être

Tout le trésor des souffrances passées
Toujours présentes
Repose en paix et dit un chant d’appel
A la miséricorde

Ma misère est avec moi comme une chose
Dont un miracle aurait soustrait le poids.

Raïssa Maritain, Portes de l’horizon, dans: Charles Journet, La Messe – Présence du sacrifice de la Croix (Desclée de Brouwer, 1957)

image: http://stsauveurschola.blogspot.ch

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