Morceaux choisis – 498 / Starets Thaddée

Starets Thaddée (Thaddée de Vitovnica)

Dieu merci, il existe encore des oiseaux. Mais beaucoup d’espèces ont disparu. Tout est en train d’être détruit et la vie s’éteint… Il ne s’agit nullement d’un mystère. Voilà une dizaine d’années, quand la neige tombait en grandes quantités, une multitude de lapins s’assemblaient à la pleine lune. Sur l’immensité enneigée, ils se réunissaient dans une clairière où il n’y avait pas d’arbres et se poursuivaient les uns les autres, se culbutant et jouant dans la neige. Les bêtes connaissent cette joie de vivre et c’est ce que nous avons bouleversé et troublé. Les animaux possèdent cette joie de vivre, alors que nous, qui sommes pourvus en tout, ne sommes jamais contents.

Les animaux ne se soucient de rien, n’engrangent pas de blé, ne font rien, mais le Seigneur les nourrit. Ils grignotent des brindilles par-ci, trouvent un abri par-là, dorment. Ils sont reconnaissants à Dieu. Nous, non. Les oiseaux ne cessent de louer Dieu. Ils commencent tôt le matin, à trois heures, à chanter et ne cessent de le faire jusqu’à neuf heures. A neuf heures, ils se calment un peu, puis partent chercher de la nourriture. Puis ils se remettent à chanter.

Personne ne les force à chanter. Ils chantent. Qu’on les écoute ou non, ils chantent. Nous, nous restons renfrognés, l’air prétentieux. Nous n’avons pas envie de chanter, ni de quoi que ce soit d’ailleurs. Nous devons prendre exemple sur les oiseaux. Ils sont toujours joyeux. Et nous? Quelque chose nous gêne toujours. Mais en fait rien ne nous gêne vraiment. N’est-ce pas?

Starets Thaddée, Paix et joie dans le Saint-Esprit (L’Age d’Homme, 2010)

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