Thérèse de l’Enfant Jésus (Thérèse de Lisieux)
Souvent, sans le savoir, les grâces et les lumières que nous recevons sont dues à une âme cachée, parce que le bon Dieu veut que les Saints se communiquent les uns aux autres la grâce par la prière, afin qu’au Ciel ils s’aiment d’un grand amour, d’un amour bien plus grand encore que celui de la famille, même la famille la plus idéale de la terre. Combien de fois ai-je pensé que je pouvais devoir toutes les grâces que j’ai reçues aux prières d’une âme qui m’aurait demandée au bon Dieu et que je ne connaîtrai qu’au Ciel.
Oui, une toute petite étincelle pourra faire naître de grandes lumières dans toute l’Eglise, comme des docteurs et des martyrs qui seront sans doute bien au-dessus d’elle au Ciel; mais comment pourrait-on penser que leur gloire ne deviendra pas la sienne? Au Ciel, on ne rencontrera pas de regards indifférents, parce que tous les élus reconnaîtront qu’ils se doivent entre eux les grâces qui leur ont mérité la couronne.
Thérèse de Lisieux, Derniers entretiens, dans: Oeuvres complètes (Cerf, 1992)