Morceaux choisis – 1094 / Patrick Chauvet

Patrick Chauvet

Il est vrai qu’il nous arrive parfois de dire de notre Eglise: elle est bien malade, bien fatiguée… mais c’est chacun de nous qui est malade et tiède. On ne peut pas se mettre en dehors de l’Eglise; il nous faut assumer notre histoire! L’Eglise n’est pas morte, non seulement parce qu’elle a les paroles de la vie éternelle, mais parce qu’elle porte un trésor: la sainteté. Car nous connaissons d’autant mieux ce qu’il y a en elle d’humain, que nous sommes moins dignes de connaître ce qu’elle a de divin. (Georges Bernanos, La liberté pour quoi faire)

Pas toujours simple de voir le divin! Ne faut-il pas regarder avec les yeux du coeur? Mais ce n’est pas donné à tout le monde. Nous regardons ce qui nous agace; nous ne voyons pas ce qui est merveilleux, parce qu’il est souvent caché; le bien ne fait pas de bruit!

Attention toutefois à ne pas idéaliser la sainte Eglise. Ce qui fait sa beauté, c’est que chacun y a sa place, même celui qui est plus pécheur que d’autres. Je cite souvent ce passage qui est une belle définition de l’Eglise: Elle est une maison de famille, une maison paternelle, et il y a toujours du désordre dans ces maisons-là, les chaises ont parfois un pied de moins, les tables sont tachées d’encre, et les pots de confiture se vident tout seuls dans les armoires, je connais ça, j’ai l’expérience… (Georges Bernanos, La liberté pour quoi faire)

C’est pourquoi nos églises doivent être ouvertes, accueillantes, joyeuses! Pas de rigidité, bien au contraire! Jeunes et moins jeunes sont la richesse de l’Eglise. Nous nous enrichissons mutuellement. L’Eglise évolue et heureusement! Le pape François nous y aide, non pas en tolérant tout, mais en nous exhortant à nous laisser surprendre.

Patrick Chauvet, Bernanos sans concessions (Fayard, 2024)

image: https://www.gerbeaud.com

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