Pape François
Seigneur, apprends-nous à prier – CV
A Nicodème, Jésus dit solennellement: Le vent souffle où il veut: tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit (Jn 3,8).
Le vent est la seule chose que l’on ne peut pas brider. Il est libre. Prétendre enfermer l’Esprit Saint dans des concepts, des définitions, des thèses ou des traités, comme le rationalisme moderne a parfois tenté de le faire, signifie le perdre, l’annuler, le réduire à l’esprit purement humain. Mais il existe une tentation analogue dans le domaine ecclésiastique, celle de vouloir enfermer l’Esprit Saint dans des canons, institutions, définitions. L’Esprit crée et anime les institutions, mais lui-même ne peut être institutionnalisé. Le vent souffle où il veut, de même Il distribue ses dons, comme il le veut, à chacun en particulier (1 Co 12, 11).
Saint Paul en fera la loi fondamentale de l’agir chrétien: Là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté (2 Co 3, 17) dit-il. Une personne libre, un chrétien libre, c’est celui qui a l’Esprit du Seigneur. Il s’agit d’une liberté très singulière, bien différente de ce que l’on entend communément. Il ne s’agit pas de la liberté de faire ce que l’on veut, mais de la liberté de faire librement ce que Dieu veut! Non pas la liberté de faire le bien ou le mal, mais la liberté de faire le bien et de le faire par attraction et non par contrainte.
Frères et sœurs, où puisons-nous cette liberté de l’Esprit, si contraire à la liberté de l’égoïsme? La réponse se trouve dans les paroles que Jésus a adressées un jour à ses auditeurs: Si donc le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres (Jn 8, 36). Demandons à Jésus de faire de nous, par son Esprit Saint, des hommes et des femmes vraiment libres. Libres de servir, dans l’amour et la joie.
Pape François, Catéchèse sur l’Esprit et l’Epouse / extraits (vatican.va)
image: Eglise Sainte Thérèse, Genève / Suisse (2014)