Pape François
Seigneur, apprends-nous à prier – CXII
Aujourd’hui, nous assistons à un phénomène étrange concernant le démon. À un certain niveau culturel, on pense qu’il n’existe tout simplement pas. Il serait un symbole de l’inconscient collectif, de l’aliénation, bref une métaphore. Mais la plus grande ruse du diable est de faire croire qu’il n’existe pas, comme l’écrit Charles Baudelaire. Il est astucieux: il nous fait croire qu’il n’existe pas et ainsi il domine tout. Il est fourbe. Chassé par la porte, le diable est rentré par la fenêtre, pourrait-on dire. Chassé par la foi, il revient par la superstition. Et si tu es superstitieux, inconsciemment tu es en train de dialoguer avec le diable. Or, avec le diable, on ne dialogue pas. La preuve la plus forte de l’existence de Satan n’est pas dans les pécheurs ou les possédés, mais chez les saints!
C’est dans la vie des saints, précisément, que le démon est contraint d’apparaître au grand jour, de se dresser à contre-jour. Plus ou moins, tous les saints, tous les grands croyants, témoignent de leur lutte contre cette réalité obscure, et l’on ne peut honnêtement supposer qu’ils étaient tous dans l’illusion ou simplement victimes des préjugés de leur temps.
La bataille contre l’esprit mauvais se gagne comme Jésus l’a gagnée dans le désert: par la parole de Dieu. Vous voyez que Jésus ne dialogue pas avec le diable, il ne l’a jamais fait. Il le chasse ou le condamne, mais ne dialogue jamais. Et dans le désert, Il répond non pas par Sa parole, mais par la Parole de Dieu. Quand le démon vient avec des tentations, élève ton cœur vers le Seigneur, prie la Vierge Marie et chasse-le, comme Jésus nous a appris à le faire. Saint Pierre suggère également un autre moyen, dont Jésus n’avais pas besoin mais nous si, la vigilance: Soyez sobres, veillez: votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer (1 P 5, 8).
La conscience de l’action du diable dans l’histoire ne doit pas nous décourager, mais nous inviter à fuir les occasions de tentations. A la suite de Jésus, invoquons l’Esprit Saint pour les surmonter et vaincre l’ennemi.
Pape François, Catéchèse sur l’Esprit et l’Epouse / extraits (vatican.va)
image: Eglise Sainte Thérèse, Genève / Suisse (2014)