Soeur Jeanne d’Arc
En attendant le jour du retour du Seigneur, jusqu’à ce que le monde ait fini de mûrir dans sa gangue de pierre et qu’enfin apparaisse la splendeur de la gloire, le ruissellement de la lumière à travers la transparence de l’or: il faut durer dans le silence et l’espérance. Maintenir, coûte que coûte, le contact dans l’amour aux yeux clos. De cette obscurité fuse toute lumière. De cette source ignorée, sur le monde coule la paix. De ce temps perdu, toute action recueille efficacité. Dans ce repos, tout labeur prend son sens. Dans ce silence, mûrit la parole qui portera fruit. Dans ce creux profond, sourdent les fontaines qui abreuvent l’univers. De cette source cachée, ruissellent des pays de fontaines. De cette nuit, émanera toute clarté. De ce creux d’ombre, se répand un fleuve de paix. A partir de ce silence, notre parole devient féconde!
Soeur Jeanne d’Arc, Un coeur qui écoute (Desclée de Brouwer, 1993)
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