Chemins de traverse – 504 / Jean-Claude Guillebaud

Jean-Claude Guillebaud

Le chez-soi, c’est un paysage modeste, le quartier, le village où l’on tutoie l’artisan, le garagiste ou le postier, puisqu’on a été jadis sur les bancs de la même école. Etre chez soi, c’est savoir à quelle date fleurissent les lilas, arrivent les huppes ou le coucou, poussent les premières jonquilles. Etre chez soi, c’est étalonner le temps qui passe, comme on cochait jadis l’âge et la taille des enfants d’un trait de crayon sur le chambranle d’une porte. Etre chez soi, c’est se réinscrire dans une longue filiation d’ancêtres dont le paysage garde la trace des activités qu’ils menaient jadis: granges, chemins, vergers, vignes, pommeraies sont les alignements qui survivent à leurs créateurs.

Jean-Claude Guillebaud, Je n’ai plus peur, dans: Marion Muller-Colard, Le complexe d’Elie (Labor et Fides, 2016)

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