Chemins de traverse – 691 / Nina Berberova

Nina Berberova

Personnellement, je ne ressens pas le passé comme un paradis perdu qui tiendrait son charme davantage de ce qui n’est plus que de ce qui fut. La mort ne peut jamais être supérieure à la vie. Seule la féroce immanence de l’instant est impérissable car elle contient à la fois le passé, le présent et l’avenir. Je suis prête à sacrifier mes souvenirs les plus chers à cet instant où mon crayon court sur la page et où l’ombre d’un nuage passe sur moi.

Nina Berberova, C’est moi qui souligne (Actes Sud, 1989)

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