Chemins de la contemplation – 38

Yves Raguin

Chemins de la contemplation – XXXVIII

S’il est des étapes de la vie spirituelle pendant lesquelles l’âme est aveuglée par le mystère de Dieu, s’il est de longues étapes de nuit et de désert, l’entrée définitive dans la lumière divine est lumineuse et simple. L’âme peut avoir une illumination soudaine quand Dieu lui révèle le secret de sa vie personnelle. Mais ensuite, l’âme vit familièrement avec Dieu. Le mystère de cette vie d’union à Dieu ne l’effraie pas. Elle trouve cela aussi simple et naturel que la vie en ce monde.

Au plus haut degré de l’union divine, l’âme peut être toute perdue en Dieu, absorbée en Lui. La comparaison du poisson dans l’eau est une bien faible image. L’âme est en Dieu comme un esprit dans un esprit, une vie dans la vie qui l’anime. Pourtant cette perte de l’âme en Dieu est une découverte de ce qu’elle est en réalité: un être créé pour devenir le partenaire de Dieu pour toute l’éternité.

Et la vie du chrétien parvenu à cette intimité avec Dieu ne connaît pas la mort… La mort n’est qu’un seuil. Au-delà, cette vie va se prolonger. L’âme va continuer à découvrir Dieu, à se perdre en  Lui totalement, absolument, et aussi à devenir de plus en plus semblable au Fils, et cela dans une plénitude d’amour qui ne cesse de recevoir et de donner…

Yves Raguin, Chemins de la contemplation (Desclée de Brouwer, 1969)

image: Carmel du Pâquier, Suisse (2017)

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