Marie Cénec
Sans doute les chrétiens devraient-ils redécouvrir le rôle irremplaçable du corps dans la vie spirituelle. Pour réinventer ce statut oublié, il suffirait d’ailleurs d’emprunter le chemin des Evangiles, où, loin d’être brimé ou censuré, le corps se trouve au contraire au centre de la fête, restauré dans son dynamisme originel (Christian Belin, Le corps pensant).
Le corps donc, qui n’est pas à exclure de la vie dans l’Esprit, mais bien à intégrer et respecter. Un corps qui exprime notre vie intérieure, traduit notre joie de vivre et notre capacité à jouir aussi de ce que nous offre le monde sensible. Un corps qui ne mérite d’être victime ni d’un contrôle permanent, ni d’une licence effrénée, mais qui – comme le chocolat – est à apprécier à sa juste valeur. Sans divinisation, ni diabolisation, mais simplement comme le seul moyen que nous avons d’exister au monde et d’y être totalement présents.
Marie Cénec, A contre-jour (Editions Onesime2000, 2018)
image: Polina Semionova, danseuse classique russe (polina-semionova.com)
