Vous verrez le Ciel ouvert – 6

Vous verrez le Ciel ouvert – VI

Les entretiens de Charles Journet

Quand saint Jean de la Croix est engouffré dans le midi de Dieu qui est minuit pour la foi, comment lui serait-il possible de penser distinctement et successivement à chacun des mystères de l’enfance ou de la passion du Sauveur? C’est une contemplation apophatique (ndlr. qui procède par négation) qu’il a mission d’enseigner au monde, et ceux qui le lisent n’ont pas le droit de l’oublier. Mais dès que l’éblouissement de l’unité lui laisse quelque répit, il retrouve distinctement chacun des mystères chrétiens et il en est comme enivré: il porte dans ses bras l’Enfant de la crèche à Baeza, il dessine à Avila sa vision du Crucifié, il s’enflamme d’amour au contact de l’Eucharistie.

Une contemplation mystique qui, au moment où elle s’ouvre et se détend, n’est pas prête à laisser paraître, enfermés en elle comme les pétales dans la rose, chacun des mystères évangéliques, n’est pas une contemplation chrétienne.

Charles Journet, Entretiens sur Dieu le Père (Parole et Silence, 1998)

image: Chartreuse de la Valsainte, Charmey / Suisse (acustica-godel.ch)

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