Se réjouir avec Saint Bernard – 5

Se réjouir avec Saint Bernard – V

Le rameau est la Vierge Mère de Dieu, et la fleur est son Fils. Oui, le Fils de la Vierge est une fleur d’un blanc et d’un rose éclatant et belle entre mille; une fleur que les anges souhaitent contempler, dont le parfum rend la vie aux morts; c’est, comme elle le dit elle-même, une fleur des champs (Ct 2,1), non des jardins, car les fleurs des champs poussent sans le secours de l’homme, personne ne l’a semée, personne ne la cultive, personne ne répand un engrais à la place où elle pousse. Il en est tout à fait de même du sein de la Vierge Marie; c’est ainsi qu’il a fleuri, ainsi que ses chastes entrailles ont produit, comme une prairie d’une éternelle verdeur, que le soc de la charrue n’a point remuée et que la main de l’homme a toujours respectée, une fleur dont la beauté ne doit point se corrompre, dont l’éclat ne se flétrira jamais. O Vierge, rameau sublime, tu te termines par une tête sainte et superbe qui s’élève jusqu’à Celui qui est assis sur un trône; jusqu’à la majesté du Seigneur même. Après tout, pourquoi m’en étonnerai-je, quand je te vois pousser à une si grande profondeur les racines de l’humilité? 

La Vierge est cette voie royale par laquelle le Sauveur est venu à nous, car c’est de son sein qu’Il s’est élancé comme un jeune époux de sa couche nuptiale. Efforçons-nous de monter vers le Sauveur par la même voie qu’Il a suivie pour descendre jusqu’à nous, d’arriver par elle à la grâce de Celui qui, par elle aussi, est venu jusque dans notre misère.

Puissions-nous avoir, par vous, accès auprès de votre Fils, ô vous qui avez eu le bonheur de trouver la grâce, d’enfanter la vie et le salut. Que Celui qui nous a été donné par vous, par vous aussi nous reçoive. Que votre sainteté excuse auprès de Lui la faute de notre corruption, et que votre humilité, qui charme les regards de Dieu, Lui fasse pardonner notre vanité. Que votre immense charité couvre la multitude de nos péchés et que votre glorieuse fécondité nous rende féconds aussi en bonnes œuvres. O vous, Notre-Dame, notre médiatrice et notre avocate, réconciliez-nous avec votre Fils, recommandez-nous, présentez-nous à Lui. Faites, ô bienheureuse Vierge, par la grâce que vous avez trouvée, par la miséricorde dont vous êtes la mère, que Jésus-Christ, votre Fils et notre Seigneur, le Dieu béni par-dessus toutes choses dans les siècles des siècles, qui a daigné, par vous, partager notre faiblesse et notre misère, nous fasse la grâce, à votre intercession, de nous faire partager un jour avec Lui la gloire et le bonheur éternels.

Bernard de Clairvaux, Second sermon de l’Avent / extrait (abbaye-saint-benoit.ch)

image: duec-savoiedauphine.over-blog.com

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