Regards ignatiens – 27

Regards ignatiens – XXVII

Ignace de Loyola

Je ne m’étonne pas que vous vous trouviez quelque peu indisposé. Nous savons que vous vous fatiguez trop. Il semble aussi que vous vous laissiez beaucoup trop impressionner par ce qui peut causer de l’ennui. Sur l’un et l’autre point, la modération serait souhaitable, car, même dans les actions pieuses, il faut de la mesure si l’on veut pouvoir endurer la fatigue, ce qui serait impossible si elle était excessive. Pour les événements, il serait bon d’avoir l’âme prête à accepter les uns et les autres, favorables ou contraires, de fort bonne grâce, comme venant de la main de Dieu. Il nous suffit, à nous, de faire notre possible, selon nos faibles forces. Le reste, on doit le laisser à la Providence divine que cela regarde et à laquelle les hommes n’entendent rien, ce qui les fait toujours s’affliger de ce qui devrait les réjouir.

Je suis convaincu que Dieu notre Seigneur veut se servir un peu de vous ici-bas avant de vous amener à la félicité éternelle. Il veut aider beaucoup d’âmes de bien des façons par votre intermédiaire ici-bas, ce qui Lui permettra de vous récompenser plus largement au ciel. Il faut donc abandonner ces imaginations, et tout en étant prêt pour l’heure où il plaira au Seigneur de nous appeler, laisser faire la divine Providence sans trop penser à ses desseins à notre égard. J’ajoute que vous devriez prendre un peu plus de récréation que vous ne le faites. Ne vous permettez aucune pensée mélancolique; c’est habituellement le démon qui les aide pour empêcher au moins le plus grand bien.

Ignace de Loyola, Lettre à Jérôme Vines / extrait – 18 janvier 1556, dans: Ignace de Loyola, Ecrits (coll. Christus/Desclée de Brouwer, 1991)

image: Juan Martínez Montañés et Francisco Pacheco, San Ignacio de Loyola (catholicsun.org)

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