Seigneur, apprends-nous à prier – 92

Pape François

Seigneur, apprends-nous à prier – LXXXXII

La maladie pèse sur les personnes âgées d’une manière différente et nouvelle que lorsqu’on est jeune ou adulte. C’est comme un coup dur qui tombe sur un moment déjà difficile. La maladie du vieillard semble hâter la mort et, en tout cas, diminuer ce temps à vivre que nous considérons déjà comme court. Le doute s’insinue dans l’idée que nous ne nous en remettrons pas, que cette fois-ci, ce sera la dernière fois que je serai malade, et ainsi de suite: ces idées viennent… On n’arrive pas à rêver l’espérance d’un avenir qui semble désormais inexistant. Un célèbre écrivain italien, Italo Calvino, a noté l’amertume des personnes âgées qui souffrent de la perte des choses du passé, plus qu’ils ne profitent de l’arrivée des nouveautés. Et cela nous fait un peu réfléchir.

C’est précisément la communauté chrétienne qui doit prendre soin des personnes âgées: parents et amis, communauté. La visite aux personnes âgées doit se faire à plusieurs, ensemble et souvent. D’autant plus qu’aujourd’hui, le nombre de personnes âgées a considérablement augmenté, également à la proportion de jeunes, car nous sommes dans un hiver démographique: moins d’enfants naissent; il y a beaucoup de personnes âgées et peu de jeunes. Jésus lui-même nous enseignera comment les aimer. Une société est véritablement accueillante à l’égard de la vie quand elle reconnaît qu’elle est précieuse même avec l’âge, dans le handicap, dans la maladie grave et même au moment de s’éteindre. (Message à l’Académie Pontificale pour la Vie, 19 février 2014).

La vie est toujours précieuse. Jésus, lorsqu’Il voit la vieille femme malade, Il la prend par la main et la guérit: le même geste qu’Il fait pour ressusciter la jeune femme morte: Il la prend par la main et la fait se lever, la guérit en la remettant sur pieds. Jésus, par ce geste tendre d’amour, donne la première leçon aux disciples: c’est-à-dire que le salut s’annonce ou, mieux, se communique à travers l’attention portée à cette personne malade; et la foi de cette femme resplendit dans la gratitude pour la tendresse de Dieu qui s’est penchée sur elle. Je reviens à un thème que j’ai répété dans ces catéchèses: cette culture du déchet qui semble supprimer les personnes âgées. Oui, elle ne les tue pas, mais socialement elle les supprime, comme s’ils étaient un fardeau à porter;  il vaut mieux les cacher. C’est une trahison de notre humanité, c’est la chose la plus vile, c’est sélectionner la vie en fonction de l’utilité, en fonction de la jeunesse et non avec la vie telle qu’elle est, avec la sagesse des personnes âgées, avec leurs limites.

Les personnes âgées ont tant à nous donner: c’est la sagesse de la vie. Ils ont tant à nous enseigner: c’est pourquoi nous devons aussi apprendre aux enfants à fréquenter et s’occuper de leurs grands-parents. Le dialogue entre les jeunes et les grands-parents, les enfants et les grands-parents est fondamental pour la société, il est fondamental pour l’Eglise, il est fondamental pour la santé de la vie. Là où il n’y a pas de dialogue entre jeunes et vieux, quelque chose manque et il en résulte une génération sans passé, c’est-à-dire sans racines.

S’il vous plaît, faisons-en sorte que les vieux, que les grands-pères, les grands-mères soient proches des enfants, des jeunes pour transmettre cette mémoire de la vie, pour transmettre cette expérience de la vie, cette sagesse de la vie. Dans la mesure où nous faisons en sorte qu’entre les jeunes et les personnes âgées se tissent des relations, il y aura plus d’espérance pour l’avenir de notre société.

Pape François, Catéchèse sur la vieillesse / extraits (w2.vatican.va)

image: Eglise Sainte Thérèse, Genève / Suisse (2014)

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